19ème CONCERT LYRIQUE de GONTAUD

Le Concert Lyrique de Gontaud a eu lieu le

SAMEDI 25 OCTOBRE 2014

à 20h   en l’église de Gontaud-de-Nogaret

 

Au programme :

 

LA TRAVIATA

 

par des artistes professionnels, certains de l’opéra de Paris, à savoir :

 

Stéphane SPIRA (Chef de Chant à l’Opéra de Paris) au piano

Isabelle PHILIPPE, soprano

Bruno ROBBA, ténor

Jean-Jacques DAVID, baryton

Xavier BEJA, narrateur

accompagnés de 8 choristes

 

sur une mise en scène de Liliane MAZERON

 

Les bénéfices de ce concert ont été entièrement versés à la lutte contre la dystonie ainsi qu’aux autres œuvres sociales du Kiwanis Club de Marmande

Après le concert, le public était invité à rencontrer les artistes autour d'un "verre de l'amitié" offert par le KIWANIS CLUB de MARMANDE

Stéphane Spira
Pianiste

Stéphane Spira commence ses études musicales par le violon, à l'âge de 6 ans. Il obtient la Médaille d'Or de l'Union des Conservatoires de Région et le Diplôme Supérieur de Musique de Chambre de l'Ecole Normale de Musique de Paris. Il donne alors des récitals en France, notamment à la Fondation Cziffra et à la Salle Cortot.

Mais le Piano l'attire irrésistiblement et se révèle être sa véritable vocation. Il entre à l'École Normale de Musique de Paris, où il étudie pendant quatre années.Lauréat du Concours Européen Claude Kahn en 1992, il est Diplômé d'Honneur au Concours International Maria Canals de Barcelone en 1996.
Puis l'enseignement de Brigitte Engerer permet à Stéphane Spira d'enrichir son répertoire.
Il donne alors de nombreux concerts en France et à l'étranger. Ses interprétations de Beethoven, Chopin, Liszt et Schumann lui valent d'élogieuses critiques.

Il associe une carrière de soliste à celle de musicien de chambre et de musicien de spectacle.
De sa rencontre avec José Luis Barreto, baryton, est créé le spectacle « Tangolied » pour lequel il écrit les arrangements musicaux. Ce spectacle a reçu le label du "5ème Centenaire des Amériques du Ministère des Affaires Etrangères.

Stéphane Spira affectionne également les spectacles qui associent musique et théâtre.

Avec Svetlana Lifar, mezzo soprano, et Xavier Béja, comédien, il crée le spectacle « Pouchkine », représenté dans divers théâtres (Grand Théâtre de Tours, Opéras de Lille, Nancy...).

Stéphane Spira a été également chef de chant pendant 10 ans au Conservatoire du Centre de Paris, au CRR de Versailles et professeur de violon et piano dans différents conservatoires.
Stéphane Spira a été aussi de 2002 à 2005 le directeur artistique de la saison musicale de la Halle Saint-Pierre à Paris (Musée de la Ville de Paris).

Son nouvel album solo « Voyage Musical en Terroirs de France » a reçu en mai 2013 le label « Le choix de France Musique ».

Isabelle Philippe
Soprano

Licenciée en mathématiques (CAPES), Isabelle PHILIPPE a fait ses études de chant au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris puis au CNIPAL. Elle est lauréate de nombreux Concours Internationaux (F. Vinas de Barcelone,premier prix du concours Viotti-Valsesia en 1997, prix du meilleur chanteur étranger au concours Di Stefano, premier prix Opéra, prix du Public et prix d'Opérette au Festival NUITS LYRIQUES EN MARMANDAIS 1998,Voix d'Or Opéra en 1998).

Elle se produit en France comme à l'étranger : (Lindburystudio du Covent Garden, RTE de Dublin, Tonhalle de Zurich, Ludwigshafen, Milan, Palerme, Irun, New Theater de Tokyo Concerthall de Pékin, Opéra de Miskolc, Arsenal de Metz, Théâtre des Champs- Elysées, Opéras de Paris, Montpellier, Marseille, Avignon, Compiègne, Limoges, Metz, Massy, Clermont-Ferrand, Rennes, festival de St Céré.

Les principaux rôles qu'elle a interprétés sont :

La Reine de la Nuit dans La Flûte Enchantée de Mozart , Rosine dans Le Barbier de Séville de Rossini, Thérèse dans Les Mamelles de Tirésias de Poulenc, Leila dans Les Pêcheurs de Perles de Bizet , Eurydice dans Orphée de Gluck , Gilda dans Rigoletto de Verdi , Violetta dans La Traviata de Verdi , Blondchen puis Konstance, dans L'Enlèvement au Sérail de Mozart, Le Feu, La Princesse, Le Rossignol ("L'Enfant et les Sortilèges" de Ravel), Lakmé (rôle-titre) , Zerbinette dans Ariadne auf Naxos de Strauss, Sophie dans der Rosenkavalier » de Strauss.

Régulièrement invitée par le Théâtre Impérial de Compiègne, elle y crée et y enregistre des rôles d’Opéras Français rares : Dinorah dans Le Pardon de Ploërmel de Meyerbeer -DVD chez Cascadelle , Haydée dans Haydée de Auber -DVD- , Isabeau de Bavière dans Charles VI de Halévy-CD- , Marianne dans les Caprices de Marianne de Sauguet –DVD- , puis Zerline dans Fra Diavolo de Auber.

Egalement interessée par la musique contemporaine, elle interprète notamment le rôle de La Reine dans l’opéra de Pascal Dusapin, "Perelà" à l'Opéra National de Paris et à l'Opéra de Montpellier (CD paru chez "Naïve"). Elle chante aussi le répertoire baroque, tel l’opéra Serse de Cavalli au Théâtre des Champs-Elysées dans lequel elle chantait le rôle de Romilda.

Bruno Robba
Ténor

Ténor franco-italien, Bruno Robba est découvert par José Todaro qui l'incite à se lancer dans le chant lyrique. Il intègre alors l'Ecole Normale de Paris où il étudie auprès de Caroline Dumas.

Il débute sur scène avec les rôles de Pâris (La Belle Hélène de Jacques Offenbach) et de Gontran (Les Mousquetaires au couvent de Louis Varney). Il rencontre ensuite Alfredo Kraus, suit ses conseils et remporte le Concours National de Béziers.

Bruno est successivement Rodolfo dans La Bohème de Puccini à Nîmes, Ferrando dans Cosi fan tutte de Mozart à Libourne, Edgardo dans Lucia di Lammermoor de Donizetti et le Duc de Mantoue dans Rigoletto de Verdi à Valence. Invité au Théâtre Royal de Rabat au Maroc, il y est Tamino dans La Flûte Enchantée de Mozart puis est engagé à plusieurs reprises pour chanter Alfredo dans La Traviata de Verdi. A Tokyo, il incarne Don Ottavio dans Don Giovanni de Mozart.

Il interprète également à cette période le Stabat Mater de Rossini et la Messa di Gloria de Puccini.

En 2013, Bruno chante le rôle de Don José (Carmen) pour différentes productions, le Requiem de Verdi (en tournée puis au Palais de l’UNESCO) et reprend le rôle de Rodolfo dans La Bohème en festival.

Il est également engagé pour tenir le rôle de Roméo (Roméo et Juliette de Gounod) à Osaka (Japon). Puis il interprétera à nouveau le Requiem de Verdi sous la direction de Cyril Diederich à l'Eglise de la Madeleine et aux Invalides.

En 2014, il reprendra Don José à L'espace Cardin à Paris dans une mise en scène de B. Jourdain, Alfredo au Théâtre de Grenoble (dir A. Chevchouk) et Faust dans l’opéra de Gounod.

Jean-Jacques David
Baryton

Fasciné par les comédies musicales de Fred Astaire et Gene Kelly, Jean-Jacques David entre au Centre Chorégraphique International Rosella Hightower. Il intègre ensuite la classe de chant de Micheline Grancher qui va l'orienter vers le répertoire français du XIXe et XXe siècle auquel la couleur de son timbre et son tempérament le prédisposent.

Il est engagé en tant que soliste sur de nombreuses scènes lyriques françaises à Paris, Lyon, Compiègne, Strasbourg, Saint-Etienne, Limoges, Angers, Tours. Il aborde également différents univers tels que celui de la comédie musicale, notamment en Australie où il séjourne pendant deux ans, le théâtre musical ou encore le Cabaret berlinois.

Il aime les rencontres avec les compositeurs, tout particulièrement celle marquante avec Claude Prey, pour son opéra le Rouge et le Noir, où il interprète le rôle de Julien Sorel, lors de sa création au Festival d'Aix-en-Provence. Il vient de créer le conte musical les Aventures de Tyo.

En concert, il chante notamment le Requiem de Fauré à la Cathédrale de Varsovie et Carmina Burana à l'UNESCO. Il s'est produit récemment au Théâtre du Châtelet et prépare actuellement un projet autour de l'œuvre de Daniel-Lesur.

Il participe également régulièrement aux ensembles des productions de l'Opéra de Paris, du Théâtre du Châtelet et de Radio France.

Xavier Béja
Comédien

Formé au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, Xavier Béja travaille sous la direction de nombreux metteurs en scène, notamment Sophie Loucachevsky, Matthias Langhoff, Jean-Pierre Andréani, Adel Hakim, Philippe Minyana, Robert Cantarella, Michel Cerda, Gérard Abela, Etienne Bierry, Stéphanie Loïk, Didier Ruiz, Michel Cochet, Bernard Bloch.

Xavier Béja joue Molière, Marivaux, Musset, Hugo, Maeterlinck, Genet, mais aussi de nombreux auteurs contemporains, Botho Strauss, Duras, Valletti, Lagarce, Minyana, Greig, Spycher, Kertész…
Il est par ailleurs membre du Collectif « A Mots Découverts ».
Il a également participé régulièrement aux Rencontres à la Cartoucherie.

En 2005 il crée la Cie Théâtre en Fusion, met en scène et joue Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor au Local, spectacle qui sera repris au Lucernaire en 2006 et 2008, puis en tournée, et totalise plus de 400 représentations à ce jour.

Il a récemment mis en espace plusieurs spectacles musicaux, dont Peer Gynt et L’Histoire du Soldat à la Médiathèque d’Enghien, ainsi que Pouchkine-Traversée à l’Opéra de Lille, l’Opéra de Tours et au Festival DIVA (Théâtre de l’Epée de Bois).

Il enregistre également de nombreux livres-audio - Le Monde Perdu de Conan Doyle, Lorenzaccio de Musset, Oedipe-Roi de Sophocle, Le Rire de Bergson (Prix du Livre-audio 2012), Julie ou la Nouvelle Héloïse de Rousseau, La Correspondance de Lovecraft, Touriste de Julien Blanc-Gras etc... et participe à de nombreux doublages de films étrangers.

Liliane Mazeron
Metteur en scène, adaptatrice

Après une solide formation musicale (CAPES de Musicologie), Liliane Mazeron se consacre au chant. Gina Cigna, qui découvre son timbre et son talent si particuliers, lui fait travailler les grands rôles du répertoire de colorature.

Elle entre en 1983 dans la troupe de l'Opéra de Lyon où elle chante entre autres Titiana dans le Songe d'une nuit d'été de Britten.

On a pu l'entendre depuis à l'Opéra de Paris (Don Carlos de Verdi, La Chatte Anglaise de Henze (rôle titre), La Célestine de Ohana...), au Festival d'Aix (Le Rouge et le Noir de C.Prey), au Festival de Saint-Céré (la Reine de la Nuit dans La Flûte Enchantée) et sous la direction de chefs tels Georges Prêtre, Manuel Rosenthal, Armin Jordan, Arturo Tamayo, Denis Russel-Davis...
Parmi ses concerts contemporains, citons : oeuvres de Varèse et Berio à Caracas, de G.Amy et Varèse à Copenhague, Jolas, Denissov et Masson à Radio France, le Pierrot Lunaire au théâtre Gérard Philippe de St-Denis, Boulez, Mefano et Donatoni au Centre G.Pompidou, Aperghis à l'Opéra Comique, et en création, des oeuvres de Ohana, Reibel, Jarell, Capdenat, Mion, Dufour, Paris, Cuniot, Lenot, Burgan.

Ayant travaillé en tant que chanteuse avec des metteurs en scène tels que G. Lavelli, Bob Wilson, P. Caurrier-M.Leiser , JM. Simon, Julian Hope..., elle mène une réflexion approfondie sur la mise en scène d’opéra et la direction des acteurs-chanteurs et met en scène un certain nombre d’ouvrages lyriques. Parmi ceux-ci : La Chauve souris, l’Enfant et les sortilèges, Jules César, le couronnement de Poppée, les Dialogues des carmélites, des spectacles lyriques : Rêve de Nohant , Cabaret Wiener, Trois commères... et, pour et avec des collégiens et lycéens : West side story, la belle Hélène... Elle met en œuvre dans ses mises en scènes, les principes de simplicité, d’humanité, de naturel, de sincérité et de profondeur psychologique liées à un sens très vif des caractères, des situations et des évolutions dramatiques. Elle les inscrit dans un espace scénique aux décors restreints, qui s’étend souvent bien au-delà de la scène proprement dite.

Présentation

Le drame romanesque qui se joue dans la Traviata est d’autant plus intense que Verdi a situé chaque acte dans un contexte paradoxal de danses, valses et fêtes.

Dans cette adaptation originale de la Traviata par Liliane Mazeron, la partition vocale interprétée par les chanteurs, alterne avec la partition théâtrale (extraits) de "La Dame aux Camélias" d'Alexandre Dumas fils, interprétée par le comédien Xavier Béja.
La partition orchestrale est jouée au piano par Stéphane Spira.

Ce parti-pris artistique confère au drame "une intimité et une proximité plus humaines".

"La valse sous toutes ses formes porte l’opéra presque constamment, faisant tourner les corps et les cœurs."

Le livret

Lors d’une de ses nombreuses fêtes où elle est entourée de ses amis et de son protecteur et amant, le baron Douphol, Violetta Valéry, courtisane célèbre, rencontre le jeune provincial Alfredo Germont, par l’entremise de son ami Gaston.

Elle abandonne les salons et les aristocrates qui l’entretiennent pour vivre le grand amour avec le jeune homme dans une propriété de campagne.

Mais le père d’Alfredo, Giorgio Germont, vient rendre visite à la jeune femme et lui demande de renoncer à son fils, car leur liaison scandaleuse compromet le mariage de la sœur d’Alfredo.

Violetta cède, la mort dans l’âme, à ses injonctions et reprend sa vie de courtisane sans rien révéler des raisons de ce changement à Alfredo.

Ce dernier, meurtri, l’humilie en public, lors d’une fête chez Flora Bervoix, amie de Violetta.

Il apprendra la vérité de son père lui-même et la retrouvera, mais trop tard :Violetta, malade et épuisée, meurt dans ses bras.

Note d'intention du metteur en scène

J'avais le désir de faire goûter l’Opéra à notre public : le nom de Traviata m'est venu naturellement à l’esprit, avec son aura d’enthousiasme et de ferveur romantique. Ces trois syllabes sonnent comme des clarines à nos oreilles et à notre mémoire : une femme apparait, qui s’appela d’abord « Dame aux camélias », sous la plume d’un écrivain français, fils de l’illustre Alexandre Dumas et portant le même nom. Et voici que quelques années après, Verdi, séduit par la belle et triste Dame, lui offre à son tour un écrin fabuleux dont le retentissement passe de beaucoup, à notre époque, celui de Dumas fils. Pourtant, quelle histoire, quelles larmes et quelle écriture que celles d’Alexandre ! Donc, le spectacle sera à deux voix, musique et littérature s’enrichissant l’une l'’autre. La surimpression de Marguerite Gauthier (elle-même évocation de Marie Duplessis ) et de Violetta Valery d’une part et de Armand Duval et d’Alfredo Germont de l’autre, se fait naturellement en passant du texte parlé au discours musical. Le comédien dans le rôle d’Armand se remémorant avec fièvre les évènements jalonnant leur amour, offre ainsi aux auditeurs français une traduction de l’Italien légèrement décalée dans le temps et l’atmosphère poétique. La trame de l’opéra établie par le librettiste différant sensiblement* de celle du roman, les textes ont été choisis et découpés en parallèle avec les scènes de l’opéra (avec très peu de modifications de la prose d’origine). Ils les précèdent souvent et en affinent les correspondances.

Ce spectacle destiné à des productions de dimensions modestes, nous a conduits à l’accompagner au piano, ici sous les doigts de Stéphane Spira, superbe pianiste et interprète qui assure également la direction musicale ; Ce parti-pris qui n’est pas que de commodité, donne au drame une autre échelle, une intimité et une proximité plus humaines.

Le rôle de Verdi dans cette appropriation du roman de Dumas est immense. Remarquons sans être exhaustif quelques-uns des superbes moyens d’expression mis en œuvre, en symbiose avec le roman, y ajoutant parfois des images fantastiques et que nous avons à cœur de souligner:

La Valse, sous toutes ses formes, porte l’opéra presque constamment, faisant tourner les corps, les cœurs, l’humanité dans ses rondes magiques et dérisoires, et dans un élargissement sans fin, l’univers tout entier. Le rôle des scènes de fête, de carnaval, de travestissements, de folie orgiaque ponctuant ou contrastant avec les moments les plus tragiques, fait plus que souligner une savante forme en dissonance ; il suggère plus ou moins clairement les liens imposés par cette belle société entre plaisir, argent, sexe, pouvoir et pour les femmes broyées dans l’étau, l’ oubli, le« gioir » et finalement la mort, opposés à l’Amour, « palpito del universo ». Le désir de vol, « volare » , d’échapper à la pesanteur de ce monde est d’ailleurs inscrit aussi bien dans le texte italien , dans la valse incessante que dans les merveilleuses vocalises où Violetta semble prendre son essor vers un monde meilleur et Alfredo planer tel un aigle serein dans le ciel de l’amour. Alfredo est fort de cette certitude de la toute-puissance de l’amour –même contre la maladie, cette tuberculose mangeuse du souffle de vie-. Il se révèle cependant jeune chien fou, soumis aux impératifs de la société, à l’amour-propre viril, la jalousie, la puissance paternelle et ne cesse de se cogner contre les murs de ses contradictions ; ce dont rendent admirablement compte les contrastes violents et subits entre ses différents accents, des mélodies élégiaques de la tendresse dans les duos, aux rythmes déchirés du remord, de la vengeance et de la souffrance. Violetta ! Contradictoire, multiple ; très jeune -elle a 20 ans -, candide et vieille d’expériences amères ; capricieuse Diva et amante éperdue ; sensuelle et chaste ; lucide et égarée ; prodigue et généreuse ; libre et pleine de culpabilité ; indépendante et asservie…Et toujours très belle, même à l’agonie, parée qu’elle est par Verdi des chants les plus poignants. Le personnage du père, Germont, peut être ressenti comme abominable à son arrivée en messager cruel de la société offensée et cela malgré la beauté altière et d’apparence chaleureuse de l’aria où il exige le sacrifice absolu de Violetta. Mais n’est-il pas lui-même victime de son double amour paternel faussé par les préjugés de la société de son époque ? Il fera d’ailleurs dans la suite de l’opéra des « apparitions » fantastiques où l’on hésite entre le « Commandeur » (Don Giovanni ) et St François d’Assise ! Mais cette tâche cruelle et inhumaine ne lui est-elle pas facilitée et même permise par la culpabilité qui poursuit Violetta du fait de sa condition ineffaçable de femme entretenue, de sa faute originelle qui la poursuit sans relâche, contre la respectabilité et surtout contre l’Amour. C’est de respectabilité que parle Marguerite avec cynisme. C’est plus d’Amour que parle Verdi, dans le sublime duo du 2ième acte avec Germont, en menant l’amère progression psychologique vers l’acceptation du sacrifice, la rédemption, avec une justesse et une intensité bouleversantes.

Dans sa partition, G.Verdi a tout exprimé par la beauté avec justesse et précision : les situations, les caractères, les passions, la joie, la souffrance. C’est pourquoi la direction musicale comme la mise en scène se veulent exactes, naturelles, profondément sincères, la ligne vocale simple, loin des stéréotypes parfois liés à l’opéra. Ce parti- pris, loin d’exclure le rythme du récit, la beauté du chant et l’expression des passions est à notre sens, propre à toucher profondément les publics de notre temps.

Nous privilégions, et cela peut paraître étrange, l’atmosphère et le décor d’une église pour cette adaptation. (La mise-en-scène l’occupera d’ailleurs entièrement, jouant au milieu du public et avec lui) Nous justifions ainsi de son sous -titre mais surtout du désir de l’assortir aux intentions d’A.Dumas et à l’Art grandiose de Verdi: cet Amour absolu, «Amour à mort » n’est-elle pas une étincelle divine octroyée à l’humanité et ce qu’il y a de meilleur en elle ?

LILIANE MAZERON, adaptation, mise en scène

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